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Le “Notre Père” et la Prière – Épisode 16

Les explications ci-dessous de la prière et des “Notre Père”, sont extraites de ce livre :

Accessible également ici : Jésus l’essénien (par “Le phare enchanté”)

La Prière du Fils au Père

Le Sermon sur la Montagne contient la plus importante de toutes les prières, la Prière du Seigneur. Conformément aux traditions esséniennes, la prière est le moment où l’on se met en phase avec les énergies spirituelles et cosmiques, afin de se laisser baigner par toutes les sources d’énergie, d’harmonie et de connaissance. Par conséquent, la prière n’est pas quelque chose par le moyen duquel nous pouvons modifier ou influencer la divinité ; la prière est quelque chose par le moyen duquel nous pouvons apporter un changement en nous-mêmes, et nous mettre en harmonie avec toutes les lois et tous les pouvoirs supérieurs. Jésus enseigna aux hommes à prier. Dans le sixième chapitre de l’Évangile selon Saint Mathieu, il leur dit d’abord comment ne pas prier :

« Et lorsque vous priez, vous ne devez pas faire comme font les hypocrites : ceux-ci aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des rues, afin qu’ils soient vus des hommes. En vérité, je vous le dis, ils obtiennent ce qu’ils méritent. Mais vous, pour prier, entrez dans votre chambre, et quand vous aurez fermé Ia porte, priez votre Père en secret, et votre Père qui voit en secret vous récompensera à la lumière. »

Jésus voulait dire que la prière, qui nous met en contact avec les lois et les forces supérieures, est individuelle en nature : c’est une communion intérieure avec le Père. Ce n’est pas une manifestation de masse ou un acte public, c’est une expérience interne. La voix interne nous parle dans le silence. Le grand Maître réaffirme ici que la vraie communion spirituelle s’établit au sein de petits groupes et à l’occasion d’un commerce (communication, échange de pensées, de sentiments, etc) solitaire avec le créateur. Ailleurs dans les Évangiles, Jésus dit que Dieu sera aussi présent là où deux ou trois hommes se réunissent en son nom. L’unité spirituelle de l’homme et de son créateur est l’acte d’une seule personne ou d’un groupe restreint de personnes entre qui existe une affinité de pensée, de parole et d’action tournées vers Dieu.

« Mais pour prier ; n’usez pas de vaines répétitions, comme font les ignares ; car ils croient qu’en parlant beaucoup, ils seront entendus. »

Le Maître rejette par ces mots toutes les formules écrites, les rituels et les prières formelles, et leur répétition automatique. Conformément aux traditions esséniennes, toutes ces choses tendent à brider l’esprit et à rendre statique et formel ce qui est dynamique et immatériel. Tout ce qui prend place entre le créateur et l’homme, entre le Père et le fils, et qui les sépare l’un de l’autre, doit être rejeté.

« Ne soyez pas comme eux : car votre Père sait les choses dont vous avez besoin, avant que vous ne les lui demandiez. »

Ce qui précède est un nouvel avertissement : nous ne devrions pas demander des choses spécifiques dans nos prières, parce que ce que nous pouvons demander, c’est la totalité de ce dont nous avons besoin ; nous pouvons demander le royaume – l’héritage qui est le nôtre et qui nous est donné par le Père. Lorsque nous posséderons le royaume, tout le reste viendra. Lorsque nous prions et que nous nous mettons en phase avec le plus grand pouvoir existant dans l’univers, qui est en nous et en qui nous sommes, alors tout nous est ouvert et tout nous appartient. Nous n’avons pas à limiter notre demande à une certaine sorte de besoin du moment, car « votre Père sait les choses dont vous avez besoin, avant que vous ne les lui demandiez ». Notre Père sait que ce dont nous avons besoin, c’est le royaume des cieux ; il sait que tel est le trésor le plus cher, celui qui contient tout le reste. C’est cela qu’il va nous donner, et c’est quelque chose de beaucoup plus grand que tout ce que nous pouvons demander.

« Donc, si vous apportez votre offrande à l’autel, et si vous vous rappelez à ce moment que votre frère vous a offensé : Laissez alors votre offrande devant l’autel et prenez ce chemin ; réconciliez-vous d’abord avec votre frère puis revenez et faites votre offrande. »

Voici le conseil le plus important que nous donne Jésus : lorsque nous prions, nos corps pensant et sensible (émotionnel) ne doivent pas être en discordance, et il faut éliminer tout ce qui est négatif et limité. C’est alors que nous atteindrons la perfection de la paix spirituelle, de l’harmonie dans les corps pensant et sensible. Aucun courant inférieur de pensée ou de sentiment ne s’approchera de nous, et c’est ainsi que l’on éliminera les conséquences possibles des pensées et des sentiments négatifs que nous avons eus dans le passé.

En complet équilibre, en paix avec nous-mêmes et avec nos prochains, nous serons prêts à recevoir les pouvoirs et les sources d’énergie, d’harmonie et de connaissance les plus élevés. Nous serons capables de vibrer en complète harmonie avec la loi. Pour arriver à ce résultat – et tel est le sens caché de ce vers – chaque moment de notre vie doit être une prière, pas seulement le septième jour de la semaine ou à certains moments de la journée ; c’est à chaque seconde et à chaque minute de notre existence que nous devons être en phase avec l’infini. La paix et l’équilibre nous accompagneront tout au long de notre vie, et nous serons en permanence réceptifs à tous les pouvoirs supérieurs – les pouvoirs spirituel, cosmique et éternel. C’est alors que nous serons dans une situation de réelle union avec notre Père et de réelle harmonie avec nos frères. Telle est la vraie signification de la prière : comment vivre et travailler conformément à la loi, comment établir la paix et l’harmonie avec nous-mêmes, avec la Loi – le Créateur – et avec nos prochains.

Après nous avoir enseigné comment ne pas prier, Jésus nous donne la prière la plus classique dans l’histoire de l’humanité. Dans les livres esséniens, on l’appelle la Prière du Fils au Père, et non pas la Prière du Seigneur. Quelle en est l’interprétation essénienne ?

« Notre Père »

Tels sont les deux mots les plus beaux jamais prononcés dans l’histoire de l’homme. Ils expriment la nature de la divinité et la place de l’homme dans l’univers mieux que les milliers de livres théologiques écrits au cours des siècles ; ils annoncent en effet la paternité de Dieu et la fraternité de l’homme, et ils établissent la relation qui existe entre Dieu et l’homme. Ces mots constituent le système théologique le plus simple et le plus clair qui soit, et sa validité est éternelle. Ils constituent le rejet des dogmes et des théologies compliquées, de tout ce qui divise les hommes. Ils sont la réfutation de toutes les fausses théories fondées sur la supériorité d’une race sur les autres, d’une classe ou d’une religion sur les autres. Ils représentent un rejet absolu de toutes les erreurs commises par les hommes qui se sont écartés de la loi, établissant la paternité de Dieu et la fraternité des hommes. Les puissants mots de « Notre père » fournissent un instrument de mesure par lequel distinguer le vrai du faux, et reconnaître l’arbre d’après ses fruits. Si l’arbre ne crée pas d’harmonie entre l’homme et ses frères, il est bon à brûler. Ces mots nous aident à savoir quels systèmes de pensée et de mouvement sont en harmonie avec l’éternel principe de la paternité de Dieu et de la fraternité, des hommes.

« Notre Père » exprime la plus belle relation qui puisse être entre le Créateur et l’homme. Afin de comprendre le sens de ces mots, nous devons nous rappeler ce qu’ils signifiaient à l’époque où ils furent prononcés pour la première fois en Orient. La relation entre père et fils était très différente alors de ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Dans notre civilisation actuelle, matérialiste et artificielle, la famille n’est plus l’unité qu’elle était dans les temps passés. La famille moderne moyenne n’est pas une unité organique, mais un lieu de rendez-vous temporaire pour les différents membres de la famille, qui se voient les uns les autres une à deux fois par jour tout en accomplissant tous des activités différentes avec des intérêts différents.

L’unité organique et dynamique de la famille telle qu’elle existait dans le passé s’est désintégrée au cours des siècles récents avec l’apparition de la civilisation technique. La famille a perdu son unité spirituelle, morale, intellectuelle et matérielle, elle est devenue automatique et mécanique, à l’image de l’ensemble de notre culture. L’harmonie intérieure qui se trouvait autrefois dans le groupe familial a disparu. Dans les anciens temps, la famille était vraiment une telle unité, y compris en termes économiques. La Bible nous montre les membres de la famille travaillant et vivant ensemble, satisfaisant ensemble les besoins fondamentaux de la vie, étudiant ensemble les traditions morales et spirituelles des nations. Les fils apprenaient de leurs pères, ils travaillaient et vivaient à leurs côtés. Chaque jour, dans la maison, au jardin ou dans les champs de leurs pères, les fils apprenaient quelque chose de nouveau, que ce soit du point de vue matériel, moral, intellectuel ou spirituel.

À cette époque, le père était le guide et le maître de la famille pour les affaires spirituelles et matérielles, du fait de son expérience de vie et de sa connaissance de la tradition. Il y avait donc une harmonie avec la loi, et celle-ci se réalisait de manière intégrale. Ainsi, lorsque le grand Maître essénien voulut exprimer la nature de la divinité et la relation de l’homme avec le Créateur, il recourut au mot de « Père ». Par cela, il construit la figure du Père spirituel, du Père cosmique, de notre Père à tous. En tant que guide spirituel, moral, intellectuel et même matériel, notre Père céleste veut que nous soyons parfaits comme il est lui-même parfait, car le Père céleste et son Fils sont un.

« Qui êtes au ciel »

Notre Père, la Loi, le Créateur, est « au ciel », parce qu’il est le plus haut et le plus grand, parce qu’il est au-dessus de toutes les choses, parce qu’il est le trésor suprême. Il est impossible de se représenter notre Père avec des images appartenant au monde matériel et limité. « Qui êtes au ciel » évoque l’océan cosmique de la pensée, qui est au-delà du monde de la matière. Le Père céleste, qui est infini et éternel, ne peut être décrit dans les termes de ce qui est fini et temporaire. Car notre Père est dans les cieux ; il n’est pas dans les dogmes formels des systèmes théologiques, ni dans les églises et les édifices, ni dans les formules limitées par lesquelles les hommes s’efforcent de réduire ce Père à des formes limitées. Le ciel est l’océan cosmique de la pensée, mais il est en même temps en nous-mêmes, car nous sommes présents à l’infini océan cosmique de la pensée, et ce dernier est en nous. Le royaume des cieux, donc, est en nous.

« Que ton Nom soit sanctifié »

Le nom du Créateur a toujours été réputé absolu, comme quelque chose d’impossible à exprimer par une définition limitée ou formelle, car il n’est pas de nom qui puisse donner le sens du Créateur. C’est pour cette raison que, lorsque les Esséniens des fraternités avaient besoin de nommer ou de symboliser le Créateur, ou le Père, ils ne prononçaient pas son nom et demeuraient silencieux. Pour eux, le silence sans forme était la seule façon d’exprimer le Père et la voix interne avec laquelle il nous parle. Le silence contient tous les sons, tout comme le blanc contient toutes les couleurs. Mieux que toute autre chose, le silence exprime la relation entre le Créateur et l’homme, entre le Père et le fils.

« Ton royaume arrivera »

Le royaume, dans la tradition essénienne, est en harmonie avec la loi ou, pour employer le terme araméen et hébreu, en « paix » avec la loi. Il représente la paix avec la loi et avec toutes les forces qui s’unissent à la loi dans l’univers spirituel et matériel. Dans sa totalité, le royaume est la paix aux sept chemins : la paix dans le corps sensible, dans le corps pensant et dans le corps matériel, la paix avec la famille et avec la société, la paix avec la Mère terrestre et le Père céleste. Il est en harmonie avec l’infini océan cosmique de la pensée et l’infini océan cosmique de la vie. Ce royaume nous est accessible à chaque fois que nous nous mettons en paix et en harmonie avec la loi. Lorsque nous parvenons à cela, nous avons tout ; car si nous avons cela, tout le reste viendra. Il s’agit donc là de notre plus grand trésor, de notre bien le plus précieux. La plus importante de toutes les bonnes nouvelles que les Esséniens ont apportées au monde par les bouches de Saint Jean Baptiste, de Jésus et de Saint Jean, c’est que le royaume est accessible.

« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel »

La volonté divine existe dans les cieux comme une réalité toujours présente, éternelle et omnipotente, et elle est sur la terre comme une potentialité toujours présente. Cette potentialité peut se transformer en réalité à partir du moment où notre volonté recouvre la volonté divine — qui est absolue dans l’infini océan cosmique de la pensée. À l’instant même où nous cesserons de proclamer notre propre loi et que nous accepterons la loi divine, la différence entre le ciel et la terre disparaîtra.

L’un des traits les plus importants de la doctrine essénienne est l’unité de la volonté divine et de la volonté humaine. Pour les Esséniens, il n’y avait rien de plus essentiel dans la vie que de réaliser cette unité. Le Livre de la Genèse nous rapporte qu’une fois que toutes les choses vivantes eurent été créées sur la terre, Dieu réunit les animaux devant Adam, qui leur donna des noms. Depuis la création, l’homme donne des noms aux choses, ce qui veut dire aussi qu’il leur donne une réalité. L’homme, qui a la maîtrise de tout sur cette planète par le fait du pouvoir inhérent de son corps pensant et de son corps sensible, partage avec Dieu le pouvoir de donner de la réalité aux choses.

Dans la Genèse, Dieu considère tout ce qu’il a fait, et voit que cela est « bon ». L’homme, fait à l’image de Dieu, poursuit le travail de Création en donnant de la réalité à tout ce qui est bon, en recherchant l’unité entre la volonté divine et la volonté humaine. Il était nécessaire que Jésus insiste sur cette loi dans sa prière, car très souvent, à son époque comme à la nôtre, l’homme donne un nom et une réalité à des choses qui n’ont pas d’existence autrement que par le fait que l’homme leur en a donné.

C’est l’homme qui donne sa réalité à la maladie, à l’ignorance et à la haine, comme à toutes les images négatives qu’il crée, mais ces images n’ont pas d’existence dans une création où Dieu avait vu que tout était « bon ». Lorsque nous donnons de la réalité à des choses mauvaises qui ne sont pas réelles et qui n’ont pas été créées par Dieu, alors nous nous écartons de la volonté divine. Cette phrase de la Prière au Seigneur met l’accent sur cette loi de la vie, l’un des plus grands enseignements esséniens et l’un des plus grands enseignements du Sermon sur la Montagne.

« Donne-nous chaque jour notre pain quotidien »

Le « pain quotidien », c’est la somme totale des pré-conditions de notre bonheur et de notre évolution en tant qu’individus. C’est le pain nécessaire à notre corps matériel, c’est la sagesse nécessaire à notre corps pensant, c’est l’amour nécessaire à notre corps sensible ; c’est toutes les sources d’énergie, d’harmonie et de connaissance. Cela signifie que nous avons besoin chaque jour d’être guidés par la sagesse, réchauffés par l’amour et nourris par les forces naturelles, et cela, afin que nos trois corps (agissant, sensible et pensant ou corps physique, émotionnel et de pensée) puissent être en harmonie avec la totalité. Nous devrions donc agir et sentir et penser de manière à absorber des pensées de sagesse, des sentiments d’amour et le pain de la vie de manière continue, tout au long de notre évolution en tant qu’individus.

« Pardonne-nous nos dettes, comme nous pardonnons à ceux qui sont en dette avec nous »

Cette phrase doit être lue en conjonction avec celle qui suit immédiatement dans la Prière du Seigneur : « Car si vous pardonnez aux hommes leurs erreurs, votre Père céleste vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux hommes leurs erreurs, votre Père non plus ne pardonnera pas vos erreurs. » Nous avons ici l’une des plus grandes lois psychologiques et métaphysiques qui soient. Que signifie « pardonner à ceux qui sont en dette avec nous » ? Pardonner, c’est oublier : il n’y a pas d’autre moyen d’aboutir au pardon. Nous vivons dans un monde où les fils des hommes, très souvent, s’écartent de la loi du pardon et créent en conséquence des courants inférieurs de pensées, d’émotions et d’actes.

Or, ces courants n’ont de réalité pour nous que si nous les acceptons et leur permettons d’entrer dans nos corps sensibles et pensants. Si nous ne les accueillons pas, ils n’ont pas de réalité pour nous. Si nous connaissons cette loi, nous réalisons que toutes les manifestations inférieures sont la conséquence d’écarts commis par nos prochains. Nous leur pardonnons et nous les oublions simplement en refusant de penser, de sentir et d’agir sur eux. De cette manière, nos corps pensant, sensible et matériel resteront à l’abri de ces courants ; et notre Père céleste nous pardonnera nos dettes, puisque du fait de notre refus de nous écarter de la loi, nous n’aurons pas contracté cette sorte de dettes.

« Ne nous induis pas à la tentation et délivre-nous du mal »

Il s’agit de la seule phrase négative dans le texte de la Prière au Seigneur. Que signifie le mot de « tentation » ? La tentation, c’est la première étape dans la déviation par rapport à la loi, c’est l’embryon d’une pensée ou d’une émotion menant à une telle déviation. Cette prière ne comporte qu’un seul commandement, puisqu’aussi bien toutes les déviations par rapport à la loi – déviations auxquelles se réfèrent les Dix Commandements de Moïse – entrent par la porte de la tentation. Le commandement énoncé ici est la grande loi de prévention applicable dans tous les champs de la vie. La prévention de quelque chose à son étape initiale est ce qui permet le mieux de l’empêcher de devenir une réalité pleinement développée et puissante.

Parfois, du sommet des montagnes, une boule de neige commence à descendre ; elle est alors facile à arrêter avec un doigt, mais si elle continue à rouler sur elle-même, elle grossit et s’alourdit jusqu’à devenir une masse de plusieurs tonnes, détruisant tout sur son passage. Il est alors trop tard pour l’arrêter. Il se passe la même chose pour toutes les déviations par rapport à la loi. Une première pensée et un premier sentiment de tentation peuvent facilement être éradiqués en appliquant la loi. Mais si ces pensées et ces sentiments gagnent en fermeté, il devient très difficile d’éviter de céder à la tentation et d’aboutir en conséquence à la déviation par rapport à la loi. C’est sur cette grande loi que Jésus insiste ici.

Dès le moment où nous écartons la tentation, nous entrons dans le royaume des cieux. Dès le moment où nous cessons de dévier de la loi, nous co-agissons avec elle, et nous sommes en harmonie avec le royaume et avec toutes les forces de l’univers spirituel et matériel.

Que signifie « délivre-nous du mal » ? Nous savons que le mal n’a pas de réalité, que tout ce qui a été créé et trouvé bon pour ce monde était une expression de la loi et du Créateur. Le mal est simplement le produit de la déviation – de toutes nos déviations passées – par rapport à la loi. Mais même si nous avons dévié, nous ne sommes pas esclaves du passé, car nous avons toutes les potentialités des représentants de Dieu sur terre. Le royaume nous est toujours accessible, et la connaissance de la vérité nous affranchira de toute servitude envers le passé. Dès le moment où nous commençons à co-agir avec la loi, le mal qui est le résultat de nos déviations passées perdra sa réalité et disparaîtra de nos vies. Nous pouvons atteindre cela en nous rendant continuellement réceptifs au pain quotidien de la sagesse et de l’amour. « Donne-nous chaque jour notre pain quotidien. » « Chaque jour » signifie que la plus grande réalité pour nous est le présent – ici et maintenant. Nous ne devons pas nous soucier du passé ou de l’avenir. Comme le disait Zarathoustra, « le passé est passé » et notre avenir dépendra entièrement de la manière dont nous vivons la vérité et la loi dans le présent. Par conséquent, vivre aujourd’hui en harmonie avec la loi nous délivrera du mal, autrement dit, nous affranchira des conséquences des déviations passées.

« Car tu possèdes le royaume, et le pouvoir, et la gloire, à jamais »

Le royaume est la synthèse de toutes les forces supérieures : c’est le monde spirituel et le monde matériel ; les infinis océans cosmiques de la vie et de la pensée ; c’est l’homme, la loi, le cosmos et le Créateur — c’est la totalité des manifestations de la loi. Le « pouvoir » représente tous les pouvoirs et toutes les forces qui font vivre le royaume ; les pouvoirs spirituels, les forces naturelles, le pouvoir de la sagesse, de l’amour et de la vie, la somme totale de tous les pouvoirs qui font vivre le royaume.

Dans les écrits des anciens Esséniens et dans les paroles de Saint Jean Baptiste, de Jésus et de Saint Jean, la « gloire » est toujours un attribut de Dieu, de la Loi, du Créateur. « Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et pour les hommes sur la terre, paix et bonne volonté. » La « Gloire », c’est le Créateur, c’est la Loi, avec qui tous les pouvoirs agissent pour faire vivre le royaume. «Le royaume, et le pouvoir, et la gloire » – la totalité des manifestations de Dieu, la totalité des pouvoirs qui font vivre le royaume, et finalement la Loi, le Créateur lui-même. Ces trois mots ensemble révèlent de manière concise la quintessence de l’enseignement essénien.

«À jamais » — ces deux mots sont les plus importants jamais écrits et prononcés. Ils signifient que la Loi, le Créateur, Dieu, les forces spirituelles, cosmiques et naturelles, ainsi que l’univers spirituel et matériel dans son ensemble, sont éternels. Ils signifient que nous faisons partie de cette éternité, que nous faisons un avec la vie éternelle, que nous sommes la vie éternelle. Les mots « à jamais » sont la révélation à l’homme de la vie éternelle.

« Amen »

Ce court mot possède deux significations. En araméen, la langue utilisée dans les fraternités esséniennes, « Amen » a le sens exotérique de : « Et il doit en être ainsi. » C’est une affirmation finale, c’est la condensation de l’ensemble de la prière en un seul mot. Au niveau ésotérique, le mot est utilisé dans les écrits esséniens comme le symbole par lequel les maîtres esséniens de tous les âges cherchaient à exprimer la divinité. Dans sa signification ésotérique, « Amen » est la forme araméenne de l’ancien mot hindou AUM, qui comportait originellement quatre lettres — AOUM. Chacune de ces quatre lettres représente une manifestation fondamentale de la loi, respectivement le Pouvoir, l’Amour, la Sagesse et la Vie Éternelle. En remontant encore plus avant dans le temps, on retrouve ce mot dans le Zend Avesta de Zarathoustra, sous la forme ASHEM VOHU, dont la signification est exactement la même que le mot hindou AOUM et le mot essénien AMEN. Les Esséniens utilisaient ces quatre lettres — avec des modifications mineures suivant les époques – afin de représenter les manifestations de la Loi, du Créateur. Le Créateur lui-même n’était exprimé que par le silence. C’est conformément aux grandes traditions esséniennes que Jésus, le grand maître donné à l’humanité par les Esséniens, conclut sa prière, la prière du Fils à son Père, par le traditionnel mot essénien « Amen ».

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